Autour du lac Inle : des paysans aux pécheurs
Le lac Inle est le deuxième site très visité après Bagan. Il s’agit d’un grand lac sur lequel pécheurs et petits villages sur pilotis y mènent une vie paisible.
Plutôt que de nous rendre directement au lac, nous avons choisi de nous arrêter à Kalaw, petit village de montagne où partent de nombreux treks à destination du lac. Grâce à ce trek de 3 jours, nous avons pu découvrir la vie rurale et le quotidien des paysans et de leurs villages.
Les villages ruraux autour du lac
Autour du lac, de nombreux petits villages cultivent les terres, récoltent et font sécher au soleil toutes sortes de choses : piments, pipas, épices, gingembre, cacahuète, fruits et légumes. L’avocat étant l’une des denrées cultivées dans la région.
Le bambou est très utilisé dans chaque village. Et effet, il permet de construire les maisons (des poteaux de fondation jusqu’aux murs tressés avec le bambou), il est utilisé pour fabriquer de nombreux objets comme des panières ou même des ballons de foot ! Le jus de bambou est lui aussi utilisé pour faire une sorte de pate sucrée bien appréciée des locaux. Rien ne se perd.
On a pu voir en action une petite « usine » familiale au détour d’un chemin, alors que nous nous perdions dans les champs. Le bambou est pressé, le jus est récupéré. Le bois qui vient de perdre son jus sèche au soleil pour ensuite servir au feu qui fera chauffer le jus dans 3 grosses marmites. Une fois terminé, le jus plus épais est versé sur une paillasse (tissée en bambou évidemment) et refroidi de telle sorte à faire une plaque (un peu comme du caramel) qui sera ensuite coupée et vendu au marché. Le bambou se trouve facilement et pousse très vite ce qui permet aux locaux d’avoir une matière première presque « inépuisable » (à l’échelle d’un village bien sûr).
L’artisanat local
Nous avons eu l’occasion de découvrir l’artisanat local. Comme la fabrication de bijoux en argent, le travail du textile avec les tisseuses et le fil créé à partir des tiges de lotus. Ou bien la fabrication de cigarettes et d’ombrelles laquées. Et enfin la construction de barques : pour une longue barque à moteur, il faut compter 1 mois de travail pour 4 personnes / pour une petite barque de pécheur, 1 semaine à 2 personnes. Les barques sont faites en tek et l’étanchéité est à base de laque et de roseau.
Les pécheurs du lac Inle
Ce qui fait la beauté du lac Inle c’est surtout ses pécheurs, que l’on aperçoit de loin sur leur barque tel des équilibristes : une jambe sur la barque, l’autre au-dessus de l’eau tenant la pagaie. Leur technique est assez unique et demande beaucoup de patience. Ils plongent leur filet conique jusqu’au sol pour capturer les poissons (sur 1 mètre de diamètre environ). Une fois la structure posée, ils plantent de nombreuses fois un harpon afin de piquer le poisson qui se trouverai (peut-être) prisonnier de la structure. Puis on recommence un peu plus loin, jusqu’à avoir une prise. Le lac est profond d’environ 2 mètres en saison sèche.
Cette région reste pour l’instant authentique de par sa culture et son mode de vie, mais on peut se poser la question des retombées écologiques et culturels du tourisme de masse qui risque d’envahir (et d’imposer) son rythme. Sur le lac, les bateaux à moteur sont de plus en plus nombreux rejetant leur fumée noire à chaque démarrage et participant à une pollution sonore évidente. La gestion et l’augmentation des déchets sur le lac doit aussi faire partie d’une de leurs préoccupations tout comme le rejet des eaux usées.