Trek entre Kalaw et le lac Inle à la découverte du monde rural

- 04 fév 2017 -

Le trek pour rejoindre le lac Inle dure 3 jours. Il faudra alors parcourir 63km dans la campagne environnante afin de découvrir le monde rural. Les 2 nuits se font chez l’habitant dans des petits villages au milieu de nulle part pour partager le temps d’une soirée, leur mode de vie très sommaire.

Nous quittons donc le village de Kalaw de bon matin pour s’enfoncer un peu plus dans la nature. On traversera de nombreux champs, collines, plantations pour arriver de temps en temps jusqu’à un village où les cris des enfants à l’école nous attirent l’attention. Nous découvrons alors un monde rural où les paysans récoltent, sèmes et entretiennent leurs plantations sous un soleil de plomb. Beaucoup à la force de leurs bras, d’autres avec l’aide des buffles ou plus rarement avec de petits tracteurs.

Notre première nuit, nous l’avons passé dans un village assez haut, dans une habitation traditionnelle en bambou. Inutile de préciser que l’air passe partout et qu’il fait donc quasiment aussi froid dedans que dehors. Car malgré une chaleur écrasante la journée, dès que le soleil se couche, il fait froid (environ 5° la nuit). Difficile alors de se réchauffer en dormant sur une paillasse à même le sol. Quand le soleil se couche, le village s’active, les buffles sont ramenés et attachés sous la maison (sur pilotis), et le feu de bois réalisé dans la cuisine sera pour la soirée la seule source de chaleur. Bien sûr, pas d’eau courante, la douche pour les plus courageux est un tonneau d’eau froide posé dans le jardin. Une ou deux petites ampoules à énergie solaire permettent néanmoins d’éclairer faiblement l’intérieur de la maison. La nuit est glaciale et c’est avant que le soleil se lève que les habitant se lèvent et commencent leurs différents travaux tandis que les enfants se préparent pour l’école.

Le deuxième jour de marche et tout aussi intéressant avec de beaux paysages, de nouvelles plantations (beaucoup de piments) et à la fin de la journée, un nouveau village. Plus grand cette fois.

Nous partagerons la maison d’une famille de 6 personnes pour cette nuit. Même organisation dès le coucher du soleil, les buffles sont rentrés, certains ramènent du bois pour le feu tandis que d’autres font la vaisselle. Ici, pas d’eau courante, 2 fois par jour, les villageois vont jusqu’à la rivière pour ramener les bidons d’eau. La maison est cette fois en brique ce qui permet de garder un peu plus la chaleur. Elles sont aussi plus robustes : les maisons en bambou doivent être refaites environ tous les 20 ans. De plus en plus de maisons sont en brique et lorsqu’un villageois refait sa maison, c’est tout le village qui l’aide pour aller plus vite.

L’intérieur de la maison reste sommaire : aucun meuble, aucun appareil, aucun siège, aucun lit, seulement une petite table basse pour les repas. La cuisine est une simple pièce avec au centre, une place pour le feu. Pendant la préparation du repas, toute la famille se retrouve autour du feu assis par terre pour se réchauffer. Au rez-de-chaussée se trouve la réserve de riz : ci-contre, il s’agit de la réserve de riz pour une famille de 6 personnes pour seulement 5 à 6 mois ! Impressionnant ! Il s’agit du principal aliment pour le matin, le midi et le soir.

C’est au milieu du troisième jour que l’on aperçoit les premiers canaux et les premières barques du lac Inle. Fini le travail de la terre, place aux pécheurs et à ce vaste étendu d’eau.

Infos

Même si les paysages et les villages traversés sont vraiment authentiques, le trek entre Kalaw et le lac Inle a beaucoup de succès et attire un grand nombre de touristes voulant tenter l’expérience. Ne vous attendez pas à être seul sur la route car tout au long du parcours les petits groupes se suivent et empreintent le même chemin. A Kalaw, de nombreuses agences proposent ce genre de trek, nous l’avons réalisé avec Sam’s Family et avons été très satisfait. Nous étions 5 + notre guide. Les groupes ne peuvent pas dépasser 7 personnes et les prix varient en fonction du nombre de participants. Le trekking est bien rodé et chaque jour c’est quasiment une cinquantaine de personnes répartis en différents groupes qui partent réaliser cette marche. Le point positif : de nombreux locaux et villages bénéficient de ce tourisme qui reste respectueux de la culture locale et de l’environnement (guide local, restaurants locaux, familles des villages…)